EN IMMERSION AVEC L’ALAT : A LA DECOUVERTE DU METIER DE CONTRÔLEUR DE CIRCULATION AERIENNE

14 Avril 2022, 8h30, aéroport de Chartres Métropole. On commence à sentir une émulation certaine au sein de la plateforme. Les parkings et pelouses sont occupés par 15 hélicoptères de l’ALAT, l’aviation légère de l’armée de Terre, branche aéromobile de nos forces armées terrestres.


Gazelle, Puma, Cougar, Caïman et Tigre attendent sur le tarmac, pour un évènement qui n’a lieu qu’une fois par an : le défilé aérien sur les Champs Elysées. Les mécaniciens s’affairent pour bichonner les machines, les pleins sont faits, les checklists déroulées, et pendant ce temps, un métier peu connu mais indispensable au ballet aérien qui va se dérouler officie dans l’ombre (et la climatisation) de sa tour mobile de campagne.


Ce métier, c’est celui de Contrôleur de Circulation Aérienne. Pour nous le présenter, nous avons eu l’opportunité de rencontrer la maréchal des logis Eva.

La maréchal des logis commence par nous raconter son parcours, qui est finalement le fruit d’un certain hasard. Alors qu’elle avait depuis toute petite l’envie forte de s’engager dans l’Armée de Terre, le choix du métier ne fut pas évident dès le départ. C’est à l’occasion d’une visite au CIRFA (Centre d’Information et de Recrutement des Forces Armées) de Lille qu’elle découvrit le métier de contrôleur aérien, en effet le recruteur présent était lui-même issu de cette spécialité. Cette découverte, suivie d’une journée d’immersion qui lui permit d’en apprendre encore plus sur le métier, renforça sa motivation et déclencha son engagement.

Concernant la formation, elle est accessible à partir du Bac. Après 8 mois à l’Ecole nationale des sous-officiers d’active (ENSOA) à Saint Maixent, puis une courte période à Dax, la formation est complétée soit au sein du centre d’instruction de contrôle de la défense aérienne (CICDA) de l’Armée de l’Air et de l’Espace à Mont de Marsan, soit au sein de l’école nationale de l’aviation civile (ENAC) à Toulouse, pour une période d’environ un an. Une fois les compétences acquises en école de formation initiale, le contrôleur poursuit une formation spécifique dans son unité d’affectation pour obtenir les qualifications opérationnelles nécessaires pour travailler seul à on poste et être déployé en exercice, en mission sur le territoire nationale ou en opération extérieure.

Désormais affectée au 1er Régiment d’Hélicoptères de Combat à Phalsbourg, en Moselle, la maréchal des logis est actuellement en train de terminer son instruction. Elle nous explique ensuite les différents rôles occupés par les contrôleurs : le poste sol, principalement consacré au guidage sur la plate-forme, le poste air, pour la piste et l’espace aérien aux alentours et le poste chef vigie, qui coordonne l’équipe et va potentiellement avoir une visu radar sur les aéronefs.


En théorie, un contrôleur de la circulation aérienne va rendre trois services, la spécificité du contrôleur aérien militaire est qu’il va rendre un service supplémentaire. Les trois services « classiques » sont le contrôle, pour assurer la sécurité des vols, le service d’information et le service d’alerte (pour par exemple déclencher les pompiers si besoin). Le quatrième service est l’assistance : ainsi, un contrôleur de sécurité aérienne va être capable d’activer différents moyens pour assister un aéronef en perdition.

Quand on évoque le fait que d’une journée à l’autre, le quotidien doit être assez différent, c’est avec un grand sourire que la maréchal des logis nous le confirme « J’aime bien avoir des problèmes, et j’aime surtout les résoudre ! Dans ce métier, il n’y a pas de routine, chaque journée réserve des nouveautés. »


Quand on lui demande finalement de nous parler de la spécificité d’un évènement comme le 14 Juillet, elle nous explique que, tout compte fait, ce n’est pas la plus compliquée de ses missions. Elle consiste avant tout à la mise en place d’une ZRT (Zone Réglementée Temporaire), sorte de cube tridimensionnel dans lequel aucun aéronef n’a l’autorisation de pénétrer sans l’accord du Contrôleur de Sécurité Aérienne de l’ALAT. La seconde spécificité est la mise en place, comme cela se ferait en opération extérieure, d’une tour mobile. Cet impressionnant véhicule tout terrain regroupe l’ensemble des dispositifs radio pour assurer la mission. En cas de besoin, il est également possible de lui adjoindre un radar mobile afin de le rendre complètement autonome. La tour enfin, est chauffée et climatisée, ce qui, nous n’en doutons pas, doit faire des jaloux dans d’autres spécialités !

Nous tenons à adresser de vifs remerciements à ceux qui ont permis cette rencontre et cet article : la CDT Mary, la CDT Ariane, notre guide sur place le CDT Arnaud et, évidemment, la maréchal des logis Eva.

Quelques liens utiles :

La page du 1er RHC sur Defense.gouv.fr

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