Nous avons eu le plaisir de rencontrer Elodie lors du meeting de Cambrai en septembre dernier. Morceaux choisis d’une interview passionnante !
Bonjour Elodie , peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?
Bonjour ! Je m’appelle Elodie Brunot, j’ai 21 ans et je suis avant tout passionnée d’aéronautique depuis mon plus jeune âge. Je suis actuellement en école d’ingénieur, à l ESTACA, en 5ème et dernière année. Pour cette dernière année, j’ai décidé de me spécialiser en exploitation et maintenance aéronautique.
A côté de mes études je suis très présente sur les réseaux sociaux et tout particulièrement sur Instagram où j’anime le compte @passionaeroo via lequel je fais découvrir les métiers de l’aéronautique.
J’ai eu cette idée pendant le premier confinement et notamment suite à l’annulation des salons étudiants. Je me suis rendue compte à quel point il pouvait être compliqué pour les jeunes de bien connaître l’ensemble des métiers disponibles dans le monde de l’aéronautique. On connait tous les métiers de pilotes, de mécaniciens…, mais les autres, beaucoup moins !
A partir de ce constat j’ai décidé de faire des « live » sur Instagram avec des professionnels de l’aéronautique, afin de présenter leur parcours, leur métiers. Le fait d’être en direct permet de poser les questions dans les commentaires ce qui crée une vraie dynamique et de vrais échanges. Ça fait maintenant plus de deux ans que je fais ça. Je dois avoir réaliser entre 75 et 90 interviews, donc pas mal de métiers présentés !
Est-ce qu’il y a une personne ou un métier que tu souhaites présenter mais qui t’échappe encore ?
Le Graal pour moi serait d’interviewer un astronaute ! Beaucoup de personnes sur les réseaux me demandent d’interviewer Thomas Pesquet… J’ai énormément de demande pour ça, mais la barre est très haute. Après, qui ne tente rien n’a rien…
Tu as eu la chance de survoler les Champs Elysée dans un hélicoptère de l’ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre), comment as-tu vécu ce moment ?
C’était incroyable ! Comme beaucoup de passionnés d’aéronautique, j’ai des rêves comme réaliser un vol en avion de chasse… mais jamais je n’aurais pensé qu’à mon petit niveau j’allais un jour avoir cette opportunité.
Cela a abouti car j’ai eu l’occasion de travailler avec l’ALAT, justement pour des interviews pendant lesquelles j’ai présenté plusieurs de leurs spécialités afin de les aider dans leurs recrutements. Je pense que c’était un peu une façon pour eux de me remercier. C’était vraiment fabuleux, et le petit clin d’œil c’est que dans l équipage du NH90 dans lequel j’ai embarqué, il y avait un mécanicien naviguant que j’avais rencontré un an auparavant lors d’un exercice près de chez moi. A l’époque il m’avait dit « tu verras, tu vas y arriver, un jour tu viendras voler avec nous ! ». Et quand je suis arrivée près de l’hélicoptère j’ai découvert qu’il faisait partie de l’équipage. Ce petit clin d’œil faisait vraiment plaisir.
Quand au vol, c’était mon baptême en hélicoptère ! Je pense que je m’en souviendrai toute ma vie et on pourra difficilement faire mieux. Entendre le bruit du rotor se mettre en route le bruit des pâles… c’est extraordinaire. Décoller à la verticale sans avoir besoin de piste c’est assez incroyable quand on n’a jamais volé qu’en avion. Ce qui m’a le plus impressionnée c’est quand on est passé au-dessus de la Défense. Les buildings défilaient à notre hauteur, on voyait les gens sur les toits et ça , c’était vraiment incroyable. Le posé aux Invalides et aussi un grand moment, c’est un monument historique de Paris et on se pose juste devant, sur les pelouses. C’est plein de souvenirs humains mais aussi visuels.
Est-ce que tu pilotes ?
Oui , j’ai commencé mon PPL au lycée. J’allais voler dès que j’avais le temps. J’ai 45 heures de vol dont plusieurs en solo. Mais entre le temps occupé par les études supérieures ainsi que mon activité sur Instagram, j’ai dû prioriser et j’ai donc mis le PPL en stand-by. Mais je compte bien le reprendre dans quelques années.
Combien de temps passes-tu pour les réseaux?
Je n’ai pas de temps fixe que je réserve à la communauté mais je fais quand même plusieurs publications par semaine. Je veux avant tout que cela reste un plaisir et que cela reste naturel, je pense que c’est ça qui plait aussi.
La seule chose qui est régulière ce sont les interviews : elles se déroulent tous les mercredis soirs à partir de 20h. Il faut compter au moins 1h15 pour la rencontre en elle-même, mais avant ça il y a tout le travail avec l’intervenant, la préparation des questions, les recherches sur le métier…j’essaie toujours de faire quelque chose de clair, simple et concis, je veux être sûre que tout le monde comprend.
Comment as-tu ressenti les premiers retours de ton travail ?
Les premiers retours sont venus directement des personnes que je visais : c’est-à-dire les jeunes. Mais aujourd’hui il n’y a pas que les jeunes qui suivent ces interviews parce que ça intéresse tout le monde. Les retours sont très bons. Pour moi il n’y a pas mieux que de recevoir un message en me disant qu’ils ont bien été renseignés.
Comment vis-tu cette célébrité?
Je ne sais pas si on peut dire célébrité mais c’est toujours sympa de rencontrer des gens sur des meetings comme ici à Cambrai pour échanger directement. Ça me permet également lors des évènements de rencontrer « en vrai » des gens que j’ai interviewé. J’adore rencontrer les gens qui me suivent.
Tu abordes peu le domaine civil, est-ce un choix ?
C’est vrai que dans les photos il n’y en pas beaucoup mais pourtant j’essaie de varier dans les interviews. Je tente de parler avec des pilotes, des mécaniciens, des ingénieurs et des techniciens, de toucher tout le monde. J’ai même réalisé un jour une interview avec un lobbyiste aéronautique (une interview plus orienté sur le droit), je tente au maximum d’alterner civil et militaire. Si je dois faire deux fois du civil de suite, parce que je n’ai pas le choix, je m’arrange alors pour parler de deux métiers totalement différents. L’alternance civil et militaire permet de toucher le plus grand nombre car tôt ou tard il y aura un sujet qui intéressera l’internaute.
Tu es la marraine du meeting de Morlaix, tu peux nous raconter comment tu as été choisie ?
Le titre que j’ai remporté en 2021 (personnalité aéronautique Aerobuzz (que je remercie d’ailleurs) m’a beaucoup aidé, ça m’a permis de parler largement de mon initiative. Beaucoup de professionnels se sont proposés de parler de leurs parcours. Cela m’a donné de la visibilité.
J’ai été contactée par les organisateurs du meeting grâce à ce titre. Je reste assez discrète sur cette récompense même si je suis très fière de l’avoir remportée.
Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
je dirais encore plus de beaux projets, encore plus de vols, des nouvelles expériences, des nouvelles rencontres avec des entreprises… Ce que j’aime le plus, c’est la diversité des rencontres : faire des rencontres qui peuvent aider les jeunes à découvrir les métiers de l’aéronautique.
Pourrait-on te croiser sur un meeting a l’étranger ?
J’aimerais beaucoup ! Je suis déjà allée deux fois à Oshkosh mais c était il y a quelques années et avec beaucoup moins de connaissances aéronautiques, j’aimerais beaucoup le refaire. Mais également un Tiger Meet, également le meeting de Duxford…il y en a tellement.
Et un vol sur les ailes d‘un biplan, comme les wingwalkers ?
Avec une bonne formation, oui pourquoi pas ! C’est le genre de grand défi que j aime.
Dernière question et certainement la plus importante : pains au chocolat ou chocolatine?
Pains aux chocolat évidemment !
Merci Elodie pour cette pétillante interview, vous pouvez retrouver l’ensemble de ses interviews et actualités sur son compte Instagram @passionaeroo ainsi que son compte Facebook @passionaeroo.
Bon courage pour vos études à l’ESTACA et sans nul doute bonne réussite. Si vous trouvez 5 minutes vous pouvez jeter un coup d’œil sur le site publié, édité et géré
par mes soins (Espace Aéro Vidéos Photos) pour l’Association NOSTALGIC AERO basée sur la plateforme aéroportuaire 71600 Saint Yan
https://nostalgicaero-saintyan.fr/accueil/
belle semaine et bonne poursuite dans vos projets aéro et/ou perso.