LA FAYETTE, ENTRE TRADITION ET MODERNITÉ

Dans le paysage aéronautique français, l’Escadron La Fayette se distingue par son caractère international et son héritage historique. Cet article vous plongera dans l’univers fascinant de cet escadron, dont les racines remontent à la Première Guerre mondiale. De la création de l’escadrille par des volontaires américains à son évolution en un escadron franco-américain, nous explorerons son rôle dans les opérations militaires, sa contribution à la dissuasion nucléaire et ses traditions qui perdurent encore aujourd’hui.

Un héritage historique franco-américain: l’escadron tire son nom d’une escadrille formée par des volontaires américains pendant la Première Guerre mondiale, en hommage au marquis de La Fayette, qui avait soutenu les Américains lors de leur lutte pour l’indépendance. Initialement composée d’une trentaine de personnes, l’escadrille s’est transformée au fil du temps en quatre escadrilles distinctes : le Gaulois, le Lévrier, la Cigogne et la fameuse tête de Sioux, qui est la plus connue et la plus emblématique.

Chaque année, l’Escadron La Fayette participe à des exercices conjoints avec les forces américaines, renforçant ainsi les liens franco-américains. Tous les pilotes portent d’ailleurs des patchs d’avions américains sur leur combinaison de vol, symboles de cette collaboration. De plus, une cérémonie commémorative est organisée chaque année à Marne-la-Coquette, en collaboration avec les Américains, afin de rendre hommage aux soldats américains tombés pendant la Première Guerre mondiale.

Un lien avec la Légion étrangère. Il est intéressant de noter que les volontaires américains de l’Escadron La Fayette étaient considérés comme des légionnaires au sein de la Légion étrangère. Cette connexion particulière se traduit également par la participation de l’escadron à la célèbre bataille de Camerone au Mexique, lors de la fête annuelle de la Légion étrangère.

L’ère de la dissuasion nucléaire: l’Escadron La Fayette a également joué un rôle crucial dans la dissuasion nucléaire française depuis les années 1960. Initialement basé à Luxeuil puis à Istres, l’escadron est désormais stationné à Saint-Dizier depuis 2018. Les avions Mirage 2000D et N sont les principaux vecteurs de cette dissuasion nucléaire. Point intéressant pour les passionnés : sur un Mirage 2000D, seul un navigateur officier système d’arme (NOSA) peut occuper le siège arrière, en effet les commandes en place arrière ne sont pas les mêmes qu’en place avant. Tandis que sur un Rafale B, les tâches peuvent être effectuées aussi bien à l’avant qu’à l’arrière, en effet l’ensemble des commandes sont répliquées.

Les traditions occupent une place essentielle au sein de l’Escadron La Fayette. Les quatre escadrilles qui le composent n’ont pas toujours fait partie de l’escadron lui-même. Par exemple, le Gaulois appartenait auparavant au 3/4 Aquitaine et le Lévrier au 1/4 Dauphiné. Ces traditions sont perpétuées et évoluent au fil du temps, offrant ainsi une continuité historique à cet escadron prestigieux.

L’Escadron La Fayette a participé activement à plusieurs campagnes militaires. Au cours de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale, il a joué un rôle significatif. Après la Seconde Guerre mondiale, l’escadron a été mis en sommeil jusqu’à la fin des années 40 en raison de son non-alignement avec les Forces françaises libres. Plus récemment, lors de l’opération militaire en Libye, l’escadron a apporté son soutien avec les Mirage 2000N et D, ces derniers étant capables de transporter plus de bombes.

L’Escadron La Fayette incarne l’alliance franco-américaine à travers les époques et les conflits. De sa création par des volontaires américains lors de la Première Guerre mondiale à sa contribution à la dissuasion nucléaire, cet escadron unique en son genre a su préserver ses traditions tout en s’adaptant aux défis modernes. Son histoire riche et son engagement continu en font un symbole de l’amitié franco-américaine et de l’excellence militaire.