Qui est Patrick PARIS ?
En 1972, il intègre l’Ecole de Formation Initiale du Personnel Navigant. La sélection, il l’effectue sur Cap 10. Quand il devient moniteur à Cognac, il n’attend qu’une chose : rejoindre l’Equipe de Voltige de l’Armée de l’Air.
Il la rejoint en 1979 et très vite, il démontrera ses performances et son talent pour la voltige aérienne. Sacré champion du monde de voltige « Freestyle » puis vice-champion du monde Unlimited durant sa carrière militaire, il ne s’arrête pas là et remportera le titre de champion d’Europe civil ainsi que le saint Graal : champion du monde Unlimited toutes catégories.
En 2000, il devient coach à plein temps. En 2017, il devient l’entraîneur officiel de l’EVAAE.
Quelle est votre mission et comment définissez-vous cette mission ?
Il faut en même temps avoir l’œil du juge pour faire référence à la figure parfaite, et l’œil du technicien qui va aider le pilote à tendre vers cette figure idéale.
Il y a donc ces deux aspects là à intégrer : l’œil du juge, ça vient avec l’expérience, je dirais que c’est relativement facile. L’œil du technicien, c’est mieux d’avoir été évidemment pilote et de connaître le business auparavant. Après, dans l’aspect œil du technicien, il y a une partie qui est importante pour moi, c’est la partie préparation mentale. Dans tous les sports de haut niveau, les meilleurs utilisent des stratégies mentales pour progresser puis gagner.
Et c’est quelque chose qui m’a toujours interpellé, déjà quand j’étais pilote. Et puis maintenant, en tant qu’entraîneur, je vois bien la différence avec ceux qui adhèrent à cette philosophie de préparation mentale. Certains restent encore réfractaires parce qu’ils ont l’impression qu’ils peuvent se débrouiller tout seuls, qu’ils n’ont pas besoin d’aide. Et, c’est rarement le cas parmi les gens qui gagnent. En tout cas, en France, je ne connais pas trop les méthodes d’entraînement des étrangers, mais en France, parmi les gens qui gagnent, ils font pratiquement tous de la préparation mentale. Sachant qu’elle est utilisée pour deux aspects, selon moi, soit on n’est pas satisfait des résultats qu’on obtient, soit on est relativement satisfait, mais on vit mal émotionnellement la compétition, l’entraînement, les contraintes qui vont avec, le côté aléatoire comme par exemple : le tirage au sort, le vent, après qui on passe, l’heure de passage (par rapport à l’appétit des juges ou à leur état de fatigue)
Cela crée des ressentis, des émotions et la prépa mentale est là pour aider à gérer au mieux tout ça. Sachant que l’idée c’est de devenir progressivement autonome.
Au début on apprend des stratégies progressivement au fil des entraînements parce que ce sont des techniques qu’il faut apprendre et mettre en œuvre, de la même façon qu’on apprend la technique du vol. Là, c’est pareil. En fait, il faut se les approprier de manière à pouvoir être autonome.
Après, en compétition, quel que soit le lieu ou l’environnement, les repères sol, les autres compétiteurs, les conditions météo, on apprend à gérer au fond, au fil du temps.
Votre rôle de coach va-t-il jusqu’à choisir les compétiteurs aptes à disputer telle ou telle compétition ?
C’est un peu particulier parce que ici, nous sommes au sein de l’équipe militaire, de ce fait, ce sera en finalité l’armée de l’air qui va décider. Le commandant de l’équipe, en accord avec la direction des équipes de présentation et l’état-major va décider quelle sera la stratégie de présence en compétition.
Et après ? Parmi ces quatre pilotes, certains sont intégrés dans l’équipe nationale, l’équipe de France. Et là, disons que j’ai mon mot à dire. Mais le sélectionneur final, ce n’est pas l’entraîneur, c’est le directeur technique national, Loïc Logeais, qui est permanent au sein de la fédération. Il est dépendant du ministère de la Jeunesse et des Sports et il est chargé de la mise en application des consignes du ministère de la Jeunesse et des Sports.
Merci à Patrick PARIS de s’être prêté au jeu de l’interview et pour cette journée partagée au sein de l’EVAAE.
Bonjour Monsieur Paris, je suis la fille de Mr Georges Brice avec lequel vous avez été photographié à Alençon. Je regrette de vous annoncer son décès. Avec tristesse. Mme Brice