Après avoir pris connaissance des traditions et de l’histoire de la base 113 de Saint Dizier, c’est avec le commandant de l’escadron de l’EC 02.004 « La Fayette » que nous avons eu rendez-vous. Ce guide de choix nous a fait la visite des installations . Nous avons eu de multiples explications sur les Forces Aériennes Stratégiques (FAS), sur le rôle d’un commandant d’escadron, comment le devenir ou comment intégrer et évoluer au sein de l’Armée de l’Air et de l’Espace .
Accueilli au pied du bâtiment de l’escadron « La Fayette », en franchissant la porte nous découvrons un bel escalier rempli d’objets et habité par la fierté et le respect des traditions et de l’histoire de la « Tête de Sioux ».
Au delà de cet escalier se trouve tout le centre opérationnel de l’escadron et le bureau du commandant où nous avons eu un riche échange de plus d’une heure. Non seulement il a pris le temps de nous répondre mais aussi de nous faire le tour de différentes salles (préparation des vols, salle de débriefing…) et ensuite de nous conduire au plus près des avions.
Ce Commandant d’escadron n’a pas moins de 2000h de vols : 1200h sur Rafale, 500h sur Mirage F1, plusieurs centaines d’heures sur d’autres appareils ( alphajet, epsilon…) .
EC 02.004 « LA FAYETTE »
Cette escadron à la « tête de Sioux » est l’héritage d ‘une escadrille américaine créé en 2016 en soutien des forces française sur le premier conflit mondial . En 2016, l’escadrille fête son centenaire de belle façon avec un mirage 2000N décoré magnifiquement
L’escadron La Fayette s’installe à Saint Dizier et marque le passage du mirage 2000N au Rafale biplace . Equipé de Rafale B au standard F3R , cette escadron a pour mission principale la dissuasion nucléaire avec le missile ASMP-A. Le 2/4 participe aussi à son rôle de Permanence Opérationnelle pour le surveillance et la sécurisation de l’espace aérien français
La FAS
Les pilotes de la Force Aérienne Stratégique (FAS) de la France incarnent un maillon essentiel de la dissuasion nucléaire. Leur rôle crucial repose sur trois piliers fondamentaux.
Tout d’abord, ces professionnels d’exception se consacrent à la surveillance constante de la capacité de vol, en garantissant un travail méticuleux et une connaissance approfondie des aspects nucléaires. Leur mission exige également la compétence nécessaire pour suivre l’évolution du matériel, y compris l’armement et les avions.
Un autre aspect crucial est la confiance de leurs collègues. Ces pilotes sont choisis pour mener des missions nucléaires en raison de leur compétence et de leur intégrité.
Le fonctionnement de la FAS repose sur un triptyque essentiel : ravitailleur, chasseur, missile. L’évolution de cette triade se fait en toute continuité, évitant ainsi toute rupture ou impact sur le fonctionnement, garantissant ainsi la capacité de dissuasion nucléaire de la France.
Avant de se lancer dans l’exercice redoutable « Poker », qui recrée des raids de haute intensité au-dessus du territoire français pour démontrer l’exigence opérationnelle de la Force Aérienne Stratégique (FAS), il existe un processus de préparation intensif. Ce parcours commence avec la formation des jeunes recrues entrant dans l’unité, où ils acquièrent les compétences essentielles pour mener à bien leur mission.
La formation des pilotes et navigateurs se divise en plusieurs étapes clés. Tout d’abord, la formation commence par le suivi du terrain, le combat air-air et une solide base de connaissances sur le domaine nucléaire. Ensuite, au fur et à mesure de leur progression, de nouvelles compétences sont ajoutées.
Parmi les compétences essentielles figurent la permanence opérationnelle, un aspect vital de la dissuasion nucléaire. Les futurs membres de l’unité apprennent également à effectuer des tirs de missiles de croisière et de missiles guidés laser, des compétences cruciales pour une dissuasion efficace.
Ces étapes de formation rigoureuses préparent les équipages de la FAS à l’exercice « Poker », qui est conçu pour tester leur capacité à pénétrer des défenses aériennes importantes et à effectuer des largages fictifs dans des conditions de haute intensité. Cet entraînement garantit que la France maintient un niveau de préparation opérationnelle exceptionnel pour sa dissuasion nucléaire.
Dans le quotidien d’un Commandant d’Escadron
Dans le monde militaire, la gestion efficace des ressources et la préparation stratégique sont cruciales pour répondre aux besoins en constante évolution des forces armées. Au cœur de cette planification se trouve le Commandant d’Escadron, un officier dont la journée type est chargée de responsabilités essentielles. La journée commence par la prise de pouls de l’unité, une tâche cruciale pour évaluer la condition et la préparation de l’escadron. Ensuite, le commandant se plonge dans la connaissance des directives de l’état-major, un exercice intellectuel qui forme la base de toutes les actions futures. La gestion de l’unité, y compris le personnel présent, les permanences et les périodes de repos, est une autre facette de cette tâche exigeante.
Cependant, le rôle principal du Commandant d’Escadron ne se limite pas à la gestion quotidienne. Il doit constamment anticiper et planifier six mois voire un an à l’avance pour que l’escadron puisse répondre efficacement aux directives de l’état-major. Cette anticipation se traduit par un portefeuille de compétences variées. Tout d’abord, le Commandant d’Escadron assume un rôle de gestion des ressources humaines. Il est chargé de gérer les mutations, les formations et les permanences, veillant à ce que l’escadron dispose toujours d’un personnel opérationnel et prêt à répondre aux besoins de l’état-major. Ce rôle exige une compréhension approfondie des compétences et des besoins de chaque membre de l’escadron, ainsi qu’une capacité à coordonner ces ressources de manière optimale. En outre, le Commandant d’Escadron joue un rôle crucial en tant que responsable logistique. Il doit s’assurer que tout le matériel est opérationnel et prêt à être utilisé lors des missions. Cette responsabilité inclut la préparation minutieuse des missions et la garantie que chaque membre de l’escadron dispose des équipements nécessaires pour accomplir sa tâche.
De plus, le commandant lui-même est un pilote et doit maintenir ses qualifications par le biais d’un temps de vol régulier. À plus court terme, c’est le Commandant d’Escadrille ou le 2e commandant qui anticipent et prévoient pour garantir la performance immédiate de l’unité. Ces officiers subalternes assistent le Commandant d’Escadron dans la gestion quotidienne de l’escadron et dans la mise en œuvre de la stratégie globale. L’évolution de carrière d’un Commandant d’Escadron est également une question importante. Après un ou deux ans dans cette fonction exigeante, de nombreuses opportunités s’offrent à eux. Certains choisissent de rejoindre le Centre de Planification et de Conduite des Opérations (CPCO), où ils contribuent à la planification stratégique à un niveau supérieur. D’autres aspirent à devenir commandants de base, un rôle qui leur permet de prendre en charge des installations militaires clés. Cette évolution de carrière est souvent le reflet du dévouement et de la compétence dont font preuve ces officiers dans leur rôle de Commandant d’Escadron. En fin de compte, le Commandant d’Escadron incarne l’engagement et la détermination nécessaires pour maintenir les forces armées prêtes à réagir rapidement et efficacement aux besoins du pays. Leur rôle de gestionnaire stratégique et opérationnel est essentiel pour garantir la sécurité et la défense nationale.
Rejoindre les Forces Aériennes Stratégiques
Dans le monde passionnant de l’Armée de l’Air et de l’Espace, les jeunes aspirants navigants se voient offrir deux routes distinctes pour réaliser leur rêve : devenir pilote ou navigateur. Traditionnellement, la voie du pilote a toujours été considérée comme la voie royale, mais récemment, avec l’introduction des chasseurs biplaces, le rôle du navigateur gagne en importance. Cette évolution est encore plus marquée avec la transition vers le chasseur omni-rôle Rafale.
Le pilote est le maître des cieux, responsable du vol et du combat aérien, tandis que le navigateur assume un rôle essentiel en tant que gestionnaire de systèmes et de l’environnement. Cependant, que l’on aspire à devenir pilote ou navigateur, la filière d’intégration reste identique.
Le parcours pour rejoindre ces prestigieuses positions varie en fonction du cursus scolaire. Après le baccalauréat, les aspirants officiers sous contrat peuvent suivre des sélections à Bretigny. En sortant d’une classe préparatoire, la voie pour devenir officier de carrière passe par l’École de l’Air à Salon-de-Provence. Une particularité de cette voie est que même un titulaire d’un bac littéraire peut devenir pilote, ce qui démontre la diversité des profils recherchés. Posséder un PPL (Private Pilot License) peut être un avantage, bien que ce ne soit pas une condition sine qua non, car des habitudes de vol acquises dans le secteur civil peuvent parfois être difficiles à modifier dans un environnement militaire.
Le parcours commence par une formation commune à Cognac, après quoi les candidats ont la possibilité de choisir entre la filière Chasse ou Transport, en fonction de leurs préférences et de leurs performances. Les résultats obtenus pendant cette période sont déterminants pour le choix de l’escadron.
La promesse de missions passionnantes telles que l’opération Hamilton en Syrie ou l’opération Pégase dans la région du Pacifique, combinée à l’attrait de voler au sein d’un escadron de renom, font de ce choix une décision privilégiée pour de nombreux jeunes passionnés d’aviation.