Nous avons eu la chance de retrouver le CNE « Mimouss » Pilote RSD et le CNE « Bubu » Coach RSD lors du meeting aérien de Mainfonds. L’occasion, à mi-saison, d’échanger avec eux, mais aussi avec l’équipe technique, sur cette mission d’ambassadeur de l’Armée de l’Air et de l’Espace. L’occasion également de voir le mode de fonctionnement de l’équipe sur un meeting déporté, la base arrière pour le meeting de Mainfonds étant la base aérienne de Cognac. L’équipe RSD est composée d’une cinquantaine de personnes de la base de Saint Dizier, 7 partent à chaque meeting (1 par spécialité) et donc l’équipe tourne constamment. Nous avons pu échanger avec l’ADJ « Rémi » responsable technique de l’équipe présente et le SGC Rodolphe « Schmi » opérateur de ligne (pistard)
AirPassion : Quoi de neuf depuis notre rencontre de février ? (voir notre article : Le nouveau visage du RSD)
Mimouss : Il y a eu du chemin de fait depuis ces quelques mois. J’ai terminé mes entraînements. J’ai fait mon stage maritime à Solenzara pour valider la démo au dessus de l’eau. Et j’ai eu ma COM SV3 qui est la validation par l’armée de l’air de ma démo. C’était fin avril, depuis cette date je n’ai plus le droit d’en changer, elle est validée comme ça. Je n’en change pas jusqu’à l’année prochaine.
Bubu : Depuis février, il s’est passé beaucoup de choses déjà. La saison est bien lancée, on en a fait la moitié. C’est surtout Mimouss qui a très bien attaqué sa saison et qui est maintenant complètement dans le rythme, autant d’un point de vue technique qu’au niveau de l’appréhension des meetings, de l’organisation générale, du rythme, etc…
Et moi je suis de plus en plus en retrait. En tout cas, j’interviens de moins en moins, même si je suis peu intervenu en fait.
AirPassion : Avec le recul, y a t-il des figures que vous changeriez dans le ruban ?
Mimouss : Non, pas forcément, parce que déjà la première année, on est toujours un peu sur la retenue, au niveau physique, on n’est pas habitué à ce genre de vol. La deuxième année, on a un peu plus de recul. Donc je ferai des trucs différents l’année prochaine, mais je suis satisfait de ma démo de cette année. Elle me convient bien pour l’instant.
Tous les enchaînements passent plutôt bien dans l’ensemble. La grosse différence que j’ai eue par rapport à cet hiver, c’est la météo, ce n’est pas tant la nébulosité que la chaleur. L’avion ne réagit pas de la même manière entre entre une météo à 5 degrés à Saint-Dizier ou 35 degrés à l’ombre dans le sud, au dessus de la mer. Ce n’est pas du tout la même atmosphère. Et du coup, ce n’est pas le même pilotage, ce n’est pas la même puissance, comme je vais chercher les limites de l’avion, le moindre changement se ressent au niveau du pilotage. C’est ce qui est intéressant, je dois adapter chaque démo, aucune démo n’est la même.
AirPassion : Pourquoi faire un tour avion ? (les pilotes de la Patrouille de France ne le font pas, par exemple)
Mimouss : Je pense que c’est déjà une coutume. On pourrait ne pas le faire parce qu’on a une totale confiance en nos mécanos. Mais c’est vraiment une passation de consigne entre la mécanique et le pilote. C’est un plus dans le sens où mon mécano me dit « tient Mimouss, je te donne l’avion ». Moi, je le prends en compte et au retour, je lui rends. Mais c’est vraiment cet échange là et ça nous permet de passer du temps avec nos mécanos, et parfois ça nous permet de parler d’autre chose. Alors on parle de l’avion, mais on peut sortir une petite phrase qui sort de son contexte. C’est un lien en plus mécanique et pilote. C’est super important et il faut le garder.
Schmi : C’est une tradition qui date des premiers avions. Mimouss va à prendre en compte son avion. Je lui dit à ce moment là que son avion est très bien, ce que j’ai fait dessus. Il peut me faire confiance. On échange, on parle de l’avion, des fois, on parle pas de l’avion. Et puis après c’est une tradition d’armée de l’air qui paraît logique.
AirPassion : Comment se passe la préparation d’un meeting ?
Bubu : Effectivement il y a toute la préparation en amont du meeting d’un point de vue administratif et logistique. C’est mon rôle, je le fais en collaboration avec mon responsable technique du meeting. À chaque fois, on a un mécanicien qui est responsable, technique sur le meeting et qui s’occupe également de cette partie logistique administrative. Donc ça, c’est un travail qui se fait au long cours plus particulièrement dans les deux ou trois semaines avant la date.
Rémi : Dans l’équipe RSD nous sommes 4 responsables techniques, notre rôle est d’anticiper le déploiement de l’équipe sur les meetings. On nous attribue les meetings, ensuite nous prenons contact avec le délégué militaire qui nous met en relation avec l’organisation du meeting. Au début, le coach transmet un cahier des charges. Il y a des spécificités selon les endroits où on se déploie, des besoins matériels, etc… On transmet tous les documents administratifs de l’équipe pour arriver et que tout soit prêt pour accueillir les avions. En fait, moi, je fais le lien entre le coach, l’organisation, les militaires, quand on est sur sur une base militaire.
Toute l’équipe est présente sur le meeting afin d’aller à la rencontre des spectateurs.
AirPassion : Quels sont les premiers retour des spectateurs ?
Mimouss : Pour l’instant, ils ont l’air satisfait. Dans l’ensemble j’ai des bons retours. J’ai des très bons retours sur la déco de l’avion. Malheureusement, ce week end, je l’aurai pas. Je fais des choses qui n’ont pas forcément été faites ces dernières années, donc ça change un peu. C’est ça l’avantage du RSD, la démo change tous les ans, le pilote change tous les deux ans, on ne réinvente pas la voltige sur Rafale, mais on l’agrémente à notre sauce.
AirPassion : La présence de la boutique RSD qui commercialise les produits dérivés de la marque RSD ne nuit elle pas à vos échanges avec le public ?
Rémi : Non, nous avons des vecteurs de communication comme les posters, les flyers que l’on distribue. On a des casques à faire essayer aux enfants. Les enfants viennent vers nous, donc ça attire les parents. Puis après le monde attire le monde. Voilà ce qui nous permet d’échanger avec le public. On essaye d’être à côté de la boutique. Donc les gens font leur rapprochement. On a également notre notre camion décoré.
AirPassion : Pourquoi vous avez choisi d’intégrer le RSD ?
Schmi : Pour l’ambiance, l’univers des meetings, c’est toujours intéressant de présenter l’avion et discuter avec d’autres passionnés. Avec les enfants c’est incroyable, ils ont les yeux émerveillés par l’avion. C’est une belle machine, et on est très fier de la présenter.
AirPassion : La vie à deux ? (Mimouss et Bubu)
Mimouss : Très bien, (rires), pour l’instant, on n’a pas eu de couacs ? Franchement, on s’entend très bien. Je me rends compte que son rôle est indispensable pour moi. Vraiment, tout ce qu’il prend à sa charge, c’est quelque chose qui, moi, me libère et qui me permet de penser qu’à mon pilotage et ça, c’est super important. Toutes les contraintes, c’est du Bubu qui les prend, moi, la seule contrainte que j’ai, c’est l’adaptation à la météo et mon pilotage, ma démo. Mais tout le reste, c’est lui qui gère. Et pour ça, c’est un super coach. Il me donne des conseils à chaque démo.
Bubu : Bien. Pourquoi? Parce que déjà on se choisit. La sélection du pilote RSD n’est pas sur la technique. Tout le monde est capable de faire des boucles, des tonneaux en Rafale. C’est surtout la relation qu’on va avoir entre entre pilote et coach sur les deux années. Donc on se choisit par affinité.
Merci à Lucie, officier communication, pour l’organisation de ces rencontres, un grand merci à Bubu, Mimouss, Rémi, Schmi d’avoir bien voulu se prêter au jeu de l’interview, et à toute l’équipe du RSD pour leur accueil.
Photos du Rafale décoré prises lors du meeting de Chambley.