A l’initiative de Gaétan RUET, le dynamique président de l’aéro-club de Boulogne Alprech, un forum des métiers de l’aéronautique et de l’armée était organisé sur l’aérodrome d’Alprech.



La journée était rythmée par plusieurs temps forts :
– Levée des couleurs
– Dépôt de gerbe en hommage au pilote Claude Terras (crashé en 1939 lors de l’inauguration de l’aérodrome en ayant évité la foule)
– Forum des métiers
– Cours par les militaires du 3RHC
– Remise des diplômes du BIA






Ce club qui existe depuis 2016, possède une école de formation paramoteur et ULM (Opale’R’ULM qui forme entre 10 et 15 élèves ULM par an). Mais ce club est également orienté vers la formation des jeunes au travers du BIA (Brevet d’Initiation Aéronautique).
AirPassion : Gaétan peux-tu nous décrire un peu plus cette activité du club ?
Gaétan RUET : Nous travaillons avec les collèges et les lycées de l’ensemble du Boulonnais, nous faisons une sélection non pas par rapport au dossier scolaire, mais par rapport à la motivation, ce qui est hyper important pour nous. Nous formons une vingtaine de BIA par an tous les mercredis et voire certains samedis avec des instructeurs, des formateurs qui sont passionnés, et qui donnent de leur temps au service des élèves.
Nous avons la chance d’avoir d’excellents partenaires, que ce soit au niveau de l’armée de l’air, l’armée de terre, la marine nationale, mais aussi l’association des anciens officiers de l’armée de l’air et les associations présentes sur la plateforme. Ce qui nous permet de réunir les trois corps d’armée ici afin de partager avec tous notre passion.

Nous avons pu échanger avec le CNE Thomas, Commandant la 1ère Escadrille d’hélicoptères de reconnaissance et d’attaque (EHRA1) du 3ème régiment d’hélicoptères de combat (3RHC) d’Etain.
Le 1er EHRA présentait une Gazelle SA342 M1 HOT « VIVIANE » et une Gazelle SA342 « Gatling ».
AirPassion : Comment expliquer votre présence ici ?
CNE Thomas : Nous avions fait des exercices tactiques et opérationnels sur l’aérodrome, nous avions gardé une bonne relation avec le directeur de l’aérodrome, Gaétan. Il nous a dit, j’ai un forum des métiers et une remise de BIA.
Nous savons que tous les élèves qui travaillent dans l’aéronautique, peuvent être intéressé par notre présence, cela leur ouvre de nouvelles voies. L’aviation légère de l’armée de terre, l’ALAT, est peu connue.
C’est pour ça que nous sommes revenus.


AirPassion : C’est une mission de représentation bien différente de votre quotidien.
CNE Thomas : Oui, on en profite pour expliquer tous les métiers et on voit qu’il y a un bon retour. On a passé déjà dans la matinée plus d’une centaine de jeunes sur le démonstrateur gazelle en VR.
Notre petit détachement d’une dizaine de personnes représente à peu près tous les métiers de l’Alat, on a des réservistes, des météorologues, des contrôleurs aériens, pilotes, mécaniciens, un membre opérationnel de soute, le MOS, qui est le tireur Gatling.
On a besoin de connaître aussi nos jeunes, de voir ce qu’ils cherchent, de voir un petit peu comment évolue les tendances. On voit les traits de caractère qui sont différents entre les générations. Quand on a un peu de recul, c’est intéressant.
Chaque soldat est indispensable à la réussite de la mission, quelle que soit sa spécialité. La confiance accordée aux plus jeunes lui permet d’accomplir sa mission et de se surpasser.
Ce qui est bien avec l’armée, c’est que même sans bagages, on peut passer des diplômes, des qualifications. Militaire du rang, sous-officier, officier, il y a des passerelles pour chacun et énormément de spécialités. La qualité de l’armée de terre repose sur un dispositif de formation interne robuste, continue et progressive, délivrant une instruction générale, technique, physique et morale complète et de qualité.



AirPassion : Comment devient on pilote ?
CNE Thomas : Pour devenir pilote il y a deux possibilités :
– soit officier sous contrat pilote (OSCP), l’élève s’engage avec un baccalauréat, passe des tests psychologiques et techniques. Si les tests sont OK, direction l’école de Dax sur EC120 où il apprend la partie théorique et où il passe les qualifications. Si tout est bon, l’élève est breveté pilote en fin d’année. Ensuite c’est la spécialisation sur un type d’hélicoptère au Luc en Provence. En fonction du classement, il choisit le Tigre, Gazelle, Puma, NH90 et il y a deux filières un peu dissociées : reconnaissance et attaque, ou transport de troupes. Le passage au Luc dure entre 1 an et 1 an et demi.
– deuxième possibilité, les voies de commandement, ceux qui font l’école de Saint-Cyr ou l’école militaire inter-armes (EMIA) qui est aussi à Coëtquidan. Suivant le classement de sortie on peut opter pour l’ALAT. On fait une formation accélérée à Dax, comme les OSCP en une année, on passe toutes les qualifications : pilote, chef de bord, chef de patrouille. Le but est d’arriver rapidement en régiment avec toutes les qualifications.
La qualification de base, c’est pilote. Il va gérer l’environnement de la machine. Ensuite, il y a le chef de bord, il est dans la machine à gauche, le pilote à droite. Il gère la machine, il va s’occuper des radios, de la partie tactique et de la partie armement pour les tirs.
Ensuite, il y a une qualification au-dessus. Le chef de patrouille, il est aussi en place gauche comme un chef de bord sauf qu’il va gérer plusieurs hélicos sur le théâtre d’actions.



Un grand merci à Gaétan pour son accueil et les échanges avec les membres de l’aéroclub,
Un grand merci au CNE Thomas et ses équipages pour leur écoute, les échanges au cours de ces 2 jours qui nous ont permis de réaliser ces jolies prises de vues.
