Le musée Espace Air Passion, anciennement appelé Musée Régional de l’Air, dédié à l’aviation légère est implanté sur l’Aéroport d’Angers à Marcé depuis septembre 2000. Il est géré par une association, le GPPA ( Groupement de Préservation du Patrimoine Aéronautique ). Cette association est initiée par Christian Ravel à la suite du premier sauvetage d’un planneur en 1981. Fort du soutien de la mairie d’Angers et du courage des bénévoles, l’association se développe et a sauvé plusieurs avions ainsi que de nombreuses documentations. La visite du musée nous permet de découvrir, à travers leurs avions restaurés, les pièces conservées et les maquettes présentées, une page d’histoire aéronautique de la région mais aussi de l’aviation en général et de l’aviation légère en particulier. On admire le travail effectué de ces nombreux bénévoles et lorsqu’on découvre les ateliers et surtout les réserves, on se doute qu’il y en a encore pour des années et que le musée ne demande qu’à s’agrandir. C’est un vrai lieu pour les passionnés d’aviation mais aussi pour faire naître la passion ou faire découvrir l’aviation aux jeunes. L’Espace Air Passion est aussi un centre de documentation unique en Europe, et le GPPA entre autre s’appuie dessus et sur les plans conservés pour la restauration de leurs avions.
Tout commence en 1981 ; Christian Ravel sauve un planeur Nord 1300 qui devait servir de petit bois pour un barbecue. Aidé de 5 autres passionnés, la restauration commence et l’association GPPA est créée. De là commence une sacrée histoire puisque la mairie d’Angers leur confie en 1983 la restauration de l’avion authentique de René Gasnier n°III qui a réalisé en 1908 le premier vol au dessus de l’Anjou. En 1987, plus de 7000 visiteurs peuvent découvrir pendant quelques jours l’appareil exposé dans une salle prêtée par la mairie. D’abord basé sur Avrillé, le Musée s’est déplacé sur le site Angers Loire Aéroport en 2000, au pied des pistes, dans un hangar vaste de 3500m2 et construit spécifiquement pour cela. Dés sa création le GPPA enchaine de nombreuses restaurations dont de véritables perles qui obtiendront divers récompenses ou reconnaissances.
-Avions du début de l’aviation, présentés au musée:
-Quatre appareils sont classés monuments historiques. Le travail a été énorme pour les remettre en état et certains ont échappé de peu à la destruction ou ont eu une histoire atypique. Ainsi l’Arsenal Air 100; prototype qui n’avait fait que deux vols de test avant d’aller au championnat du monde de vol à voile en juillet 1947 à Wichita Falls au Kansas , arriva tardivement et ne pu faire la première journée du concours. Mais au main d’ Eric Nessler, il réussi à finir 5ème, sacré exploit pour un prototype. L’équipe française ne pouvant le rapatrier au pays, le planneur fut confié à l’ambassade de France avant de vivre une carrière incroyable aux Etats Unis, puis au Canada jusqu’en 2009. Ramené en France en 2013, il fut restauré tel qu’il était en 1947 par les bénévoles du musée.
-Une vingtaine d’avions restaurés sont en état de vol ; c’est d’ailleurs l’une des priorités du GPPA, de faire voler les aéronefs sur lesquels ils travaillent. La place manquante, ils ne sont pas tous dans le musée, surtout que certains se débattent les ailes régulièrement et ne peuvent donc pas rester à demeure dans le hangar d’exposition.
-Il y a bien sûr d’autres aéronefs pour lesquels une visite s’impose afin de connaitre leurs histoires:
En 2021, avec plus de 200 aéronefs dans la collection, une quarantaine sont présentés dans le musée, quelques uns sont en cours de restauration, visible dans le musée ou dans les ateliers et les autres sont stockés dans la réserve en attente de restauration.
Le musée d’Angers Marcé présente aussi dans le hall d’exposition quelques pièces d’avions ayant marqué l’ histoire, notamment la dernière pièce du Couzinet 70 , « Arc en ciel », qui traversa l’atlantique sud en janvier 1933, la gouverne de profondeur. Cette dernière comporte encore de nombreuses signatures apposées avant le vol pour souhaiter bon voyage à Jean Mermoz, pilote de cette expédition. On découvre aussi de petits éléments structurels de l’Hindenburg, récupérés après l’accident. Il y a aussi quelques pièces d’avions de la seconde guerre mondiale retrouvées sur des sites de crash dans la région . On peut voir aussi des moteurs ou éléments d’avions plus récents. Il ne faut pas hésiter à emprunter tout les escaliers du musées pour découvrir ces pièces, les panneaux d’informations, les maquettes et avoir d’autres points de vues.
Une autre collection se dissémine au milieu des pièces d’avions et aéronefs; ainsi des centaines de maquettes, de modèles réduits radiocommandés sont répartis partout; il faut lever les yeux, regarder au sol. Ils sont là pour raconter l’histoire, accompagner des pièces d’avions qui appartenaient à leur modèle.
Pendant votre balade, si les portes des ateliers sont ouvertes, n’hésitez pas à jeter un œil, vous pourrez voir les restaurations en cours. Si vous croisez un bénévole, n’hésitez pas à poser des questions, il vous répondra avec plaisir.
L’un des chantier en cours est la restauration du Cessna U78 Bobcat dans le but de le faire voler; il sera ainsi le seul en Europe à pouvoir évoluer dans les airs. Dans le musée, il y a aussi quelques avions en cours de reconstruction ou de maintenance, c’est l’occasion de voir leurs entrailles.
Avant de passer en restauration, les appareils sont stockés dans une réserve et attendent leur tour pour rentrer dans le musée. Comme chacun peut le comprendre, les réserves ne sont pas ouvertes au public. Mais si vous avez la chance de pouvoir les visiter, pendant les journées du patrimoine par exemple, foncez ! C’est juste une caverne d’Alibaba et on ne sait plus ou regarder, de nombreux appareils attendent patiemment de passer dans les mains expertes du GPPA.
Beaucoup d’avions ont été restaurés ici et voleront, tous ceci, par ou avec des gens d’expériences. Mais il faudra de la relève pour rénover, piloter ou raconter l’histoire. Ainsi le musée souhaite encourager la relève et faire naitre des vocations. Les bénévoles n’hésitent pas à partager leurs savoirs ou transmettre leurs passions avec les différentes générations et les jeunes ne sont pas oubliés dans ce lieu. Des ateliers pédagogiques, pour les groupes scolaires, sont réalisés en étroite collaboration avec les enseignants. La vie, les différentes procédures de fonctionnement de l’aéroport font aussi l’objet de présentation. Après réservation auprès du musée, les enfants peuvent venir fêter leurs anniversaires entre camarade, réaliser une chasse au trésor, faire un parcours découverte du musée, accéder au poste de pilotage du Fouga Magister et rêver d’être pilote pendant quelques instants. Bref un endroit ou les enfants peuvent être en immersion direct avec le milieu aéronautique.
Le musée Angers Marcé, Espace Air Passion a un rôle de préservation du patrimoine aéronautique, le côté perceptible étant bien sûr l’exposition d’aéronefs, mais comme on dit ce n’est que la partie visible de l’iceberg. L’autre partie concerne la documentation aéronautique, il est clair que sans plan, document ou photo il est difficile de restaurer un avion. La passion du travail bien fait a aussi envahi les bénévoles de l’archivage si bien que c’est devenu une référence Européenne en terme d’archivage et de conservation de documents: des centaines, voire des milliers de plans originaux, des documents d’archives, des revues, des livres ; le tout trié, numérisé et conservé de manière professionnelle. On ne peut pas imaginer le temps passer pour cela. Vous cherchez une info, elle est forcément là. Ce n’est évidement pas ouvert au public car certains documents sont très rares voire unique et ne peuvent pas passer entre toutes les mains, mais n’hésitez pas à les contacter pour connaitre les modalités de consultation ou d’obtention de copie de plans ou autre documents.
Il faut avouer qu’échanger avec les bénévoles du pôles archivages donne envie de revenir et de mettre le nez dans toutes ces archives, de fouiller et de trouver ce que l’on cherche. On sent leur passion lorsqu’ils évoquent les documents qu’ils ont sauvés de la destruction ou la découverte de photos rares ou récits relatant des moments de l’histoire aéronautique. On passerait des heures à les écouter et toute une vie à consulter ces dizaines d’étagères de bibliothèques.
Espace Air Passion compte parmi les 5 conservatoires aéronautiques majeurs en France, il mérite le détour pour les trésors qu’ils renferment et pour le travail des bénévoles réalisés. Il est clair que ce musée ne demande qu’à s’agrandir afin de pouvoir exposer encore plus de matériel, et il s’agrandira sans aucun doute. Après plusieurs visites espacées dans les années, on voit que le musée est toujours en recherche d’amélioration, ainsi en 2021 le musée réalise une première transformation numérique avec l’intégration de QR code. Des projets sont en cours avec de nouvelle présentation et une nouvelle visite ne sera pas de refus. Les bénévoles et les 3 salariés du musée démontrent leur passion commune pour l’aviation et le travail bien fait et vous accueilleront avec plaisir pour partager un bon moment d’histoire aéronautique au sein d’un patrimoine bien conservé .
Je tiens à remercier les personnes rencontrées lors de cette visite pour l’accueil et les échanges, notamment lors de la visite des locaux archivages et tout particulièrement Dominique Montel, responsable communication, pour le temps pris, les explications, les portes ouvertes et le partage de sa passion.
Lien pour accéder directement au site du musée :
https://www.musee-aviation-angers.fr/
Bonjour et bonne années
Historien du patrimoine des voitures de compétition »Pygmée »construites à Annecy entre 1955 à 1973 par Marius Dal Bo,je suis à la recherche de constructions aéronautique qu’il aurait réalisé avant ses autos. Mes premières investigations me dirigent vers un appareil RA 14 loisirs et peut-être un planeur réalisé probablement à Meythet la piste proche d’Annecy.
Je vous remercie par avance des éventuelles informations que vous pourriez me fournir
Bien cordialement
Didier Martin